Edito

Conversations africaines…

Liberté de ton et pluralité des voix! Ce sont là les mots auxquels les contributeurs de cette rubrique tenteront, sans prétention, de donner vie. C’est donc le projet d’Africa Diaspora News (ADN) qui sera, ici, reconduit chaque mois. Nous convoquerons l’expertise de contributeurs intéressés au traitement de questions précises, et en mesure d’éclairer de leurs lumières les lecteurs. Nous parlerons économie, politique, histoire, culture, éducation, société… Nous livrerons des points de vue informés, engagés, critiques, optimistes sur l’état du continent.

Parce que l’Afrique et ses diasporas sont aujourd’hui plus que jamais porteuses de promesses encore étouffées par des élites prédatrices et des politiques erratiques, les Africains, avec la complicité heureuse des nouvelles technologies de l’information, se doivent d’engager des conversations dans des lieux et espaces échappant aux censures a priori et a posteriori. Les populations africaines ne sauraient être les spectateurs désarmés et muets d’un continent dont le monde dit qu’il est l’avenir, mais que beaucoup, parce que dépossédés et exclus jusqu’à la nausée, vivent comme un mirage éternel. Il faut donc, chacun ses moyens et ses utopies, tenter le réarmement de la parole africaine (attentive et ouverte au monde), afin que celle-ci puisse participer de dedans et de dehors à la concrétisation des promesses et des projets d’un NKrumah, Nyerere, Lumumba, Mandela, Sankara, ou encore d’un Césaire, Fanon, Anta Diop, pour ne citer que ceux-ci.

Mais si le temps d’aujourd’hui est celui de la réalisation des promesses, il est également celui de la prospective, de la projection dans l’avenir. Aussi nous appartient-il d’articuler dans un langage limpide, passé, présent et futur. Il s’agit ainsi de parler d’utopies à réactiver, de situations concrètes vécues à encourager, ajuster, transformer ou à éradiquer de manière définitive. C’est la raison pour laquelle toutes les paroles auront ici droit de cité. Parole politique, parce que contrairement à une idée reçue qui possède les esprits, nous faisons de la politique au quotidien, à chaque instant. Nous nous devons d’en prendre conscience et de participer aux vies politiques de notre continent, malgré les autoritarismes et autres ismes négatifs qui prétendent gouverner nos vies. Parole économique et financière, parce qu’à l’heure d’un capitalisme mondialisé et monstrueux, devenu, hélas, le véritable moteur actif des sociétés contemporaines, l’élaboration d’alternatives ou mesures d’ajustement prometteuses devient un impératif. Enfin, Culture, éducation, histoire, société, etc., parce qu’il faut échapper à la tyrannie du temps accéléré, parce qu’il faut ralentir, respirer, réfléchir, évaluer, proposer des voies sereines de recommencement ou de réparation de nos structures mentales et physiques.

L’on opposera certainement à cette démarche l’argument de la naïveté, cette naïveté qui, s’ignorant elle-même, croit pouvoir faire bouger les lignes à partir de simples discours. A ce constat, en partie chargé de vérité, nous répondrons que le seul projet que nous formons ici est celui d’un dépassement de la résignation intellectuelle, d’un refus de l’étouffement des volontés, d’une résistance à l’effacement des rêves de vie et de prospérité auxquels les Africains du milieu et d’en bas ont droit. Rien de naïf dans le fait de rêver de lendemains qui chantent, rien de naïf dans le fait de lire les réels africains et d’en proposer d’autres marqués des sceaux de l’humanisme et de la dignité. Voici donc inauguré l’espace de nos conversations présentes et futures toujours attentives aux enseignements du passé. Nous déclarons les séances ouvertes !

Editorialiste : Sidi N’DIAYE

Docteur en sciences politique, associé à l’ISP

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