L’Afrique est un continent qui connaît une croissance rapide au point de créer un écart entre la demande et l’offre en matière de compétences de gestion et autres compétences spécialisées. Le capital humain est essentiel pour consolider et stimuler la croissance. En 2014 déjà, le rapport « Business Agenda » de PwC révélait : « que nulle part ailleurs dans le monde, il n’existe de pénurie de compétences aussi prononcée que sur les marchés à croissance rapide comme l’Afrique où, 83 % des patrons sont particulièrement préoccupés par cette carence de compétences ». Mais, le facteur le plus déterminant du capital humain étant l’éducation/formation, l’Afrique doit faire face au défi suivant : former en masse, vite et bien.
A la suite de PwC de 2015, le cabinet Deloitte a estimé que l’Afrique aura compté près de 350 millions de smartphones en 2017. Cette forte pénétration des appareils mobiles de plus en plus sophistiqués peut représenter une opportunité pour massifier la transmission et l’acquisition de la connaissance. Ainsi, apprendre à travers les mobiles ; une tendance dénommée mobile learning (m-learning), apparait alors, comme une voie royale afin, de former des populations. L’enjeu éducatif sur le continent africain est d’autant plus important que la proportion des jeunes de « -35 ans » peut atteindre des pics de 70% et, la population estudiantine augmente de 9% par an soit, le double de la moyenne mondiale. Le dernier rapport (2014) du United Nations Population Fund (UNFPA) sur l’état de la population mondiale permet de prendre la mesure des spécificités démographiques de ces pays. Une telle proportion de jeunes, combinée au nouveau phénomène d’obsolescence rapide des connaissances et l’apparition de nouveaux métiers entrainent de facto des besoins considérables de formations.
A ce jour, aucun modèle physique (enseignement en présentiel) à l’image de ceux qui existent dans les pays occidentaux n’est en mesure de relever convenablement le défi du « former en masse, vite et bien ».En effet, une révolution à l’image de celle du mobile money sur le continent pourra être un des moyens pour relever les défis colossaux liés à l’accès à une éducation de qualité pour le plus grand nombre. Dans cette optique, entrepreneurs, chercheurs gouvernants et sociétés civiles devront former un écosystème où, les synergies permettront l’éclosion d’une véritable révolution afin que, le mobile learning puisse être une révolution à l’image de ce qu’a été le mobile money. Car, l’utilisation du numérique éducatif participera à satisfaire convenablement et sans débauche de moyens, les besoins de production de capital humain africain au travers des contenus éducatifs de qualité.
Le mobile learning reste donc, une voie à explorer pour l’Afrique de par sa capacité à rendre la connaissance accessible afin, de s’instruire partout, à n’importe quel moment. Si, l’Afrique a réussi en moins d’une décennie une révolution à travers le mobile money elle pourra aussi en faire de même avec le mobile learning.
Diallo Mamadou
Editorialiste (Plume d’Ischango)
Pour ADN