Ethiopian airlines
Vendredi 10 août 2018, les résultats de la compagnie Ethiopian Airlines pour l’année fiscale 2017/2018 ont été rendus publics par son CEO, Tewolde Gebremariam. La compagnie nationale éthiopienne a réalisé, plus de 234 millions de dollars de bénéfices, pour un chiffre d’affaire de 3, 2 milliards de dollars. La compagnie présente de nombreux signes de sa bonne santé qui traduit les hautes qualités managériales de son management 100% africain.
Une annonce peut en cacher une autre !
Ces résultats viennent s’ajouter à celle de l’organisme de consultation britannique Skytrax. Cette dernière a rendu public un mois plus tôt (17 juillet 2018) son classement qui réalise depuis 1989 l’évaluation des meilleures compagnies aériennes du monde. Ethiopian Airlines, meilleure compagnie africaine, se maintient toujours dans ce classement. Elle se situe au 40 ème rang mondial et mieux, a gagné 8 places par rapport au classement 2017 où elle était 48 ème. Pour rappel, seules 5 compagnies africaines figurent dans le classement Skytrax. Entre 2017 et 2018 toutes les autres compagnies aériennes africaines du classement Skytrax ont perdu au moins 2 places au classement. Par exemple, la Royale Air Maroc qui était 97ème au classement en 2017 ne figure même plus dans ce classement qui consacre les 100 meilleures compagnies aériennes du monde.
Scrutons le ciel africain !
A la lueur de ces performances de Ethiopian Airlines scrutons, le ciel africain ensemble, au sens figuré bien sûr. On se rend compte alors d’une constante pour les pays africains : <<tous ou presque ferraillent pour gérer une compagnie aérienne>>. Des compagnies aériennes mortes, d’autres en difficultés chroniques quand certaines n’ont de compagnie que de nom. L’écrasante majorité des pays qui avait des compagnies aériennes au lendemain des indépendances a été incapable de les maintenir sur la durée, contrairement à Ethiopian Airlines qui existe depuis 1936. Les quelques compagnies aériennes nationales africaines existantes sont le plus souvent cantonnées au vol dans le continent car elles ne répondent pas aux normes internationales de sécurité aérienne: elles sont black-listées en Europe et en Amérique du Nord.
Dis-moi quelle est ta compagnie, je te dirai qui tu es !
Les approximations en matière de gestion, le pilotage à vue, sont des choses qui ont un impact direct sur une compagnie aérienne dont la gestion exige une grande et constante rigueur. Parce que gérer une compagnie aérienne ne rime pas avec l’amateurisme solidement installé dans nos manières de faire, diagnostiquer le secteur du transport aérien africain équivaut à contempler un cimetière. Et, comme par hasard c’est le seul pays jamais colonisé qui réussit là où tous les autres peinent. Ce constat que nous relevons ici apportera sûrement du grain à moudre aux partisans et aux opposants de cette phrase de Léopold Sédar Senghor qui disait : « la colonisation était un mal nécessaire ».
DIALLO MAMADOU,
La plume d’Ishango, pour ADN