Quelques réflexions sur l’attribution du Prix Nobel de littérature alternatif à Maryse Condé, en 2018.

L’attribution du Prix Nobel de littérature alternatif à Maryse Condé, en 2018, est un bel événement. Il apporte visibilité et reconnaissance à l’auteure guadeloupéenne, dont les récits sondent la diaspora africaine. Aussi, quand la Nouvelle Académie suédoise fait valoir que Condé « décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-colonialisme » (c’est à peu près tout ce qui est évoqué du Figaro à L’Humanité), cela met en question à la fois l’œuvre elle-même et les représentations mises en jeu.

Il paraît loin le temps où le Nobel récompensait Rudyard Kipling, devenu, avec son poème « Le fardeau de l’Homme blanc », le chantre de l’impérialisme britannique. Les ravages du colonialisme, la dernière lauréate les évoque sans ambages, notamment dans son autobiographie La Vie sans fards, où elle écrit à propos de L’Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane :

Sûr et certain : il n’y avait plus aujourd’hui de Grande Royale. Si elle existait encore, elle serait défigurée par les rigueurs du temps postcolonial, venant après les sévices de la colonisation. (Maryse Condé, La Vie sans fards, Éditions Jean-Claude Lattès, 2012, p. 131)

Mais cette ancienne hypokhâgneuse, occidentalisée, politisée, développe un point de vue très nuancé, quand elle met à l’épreuve du réel les images superposées de l’Afrique : Celle complexe et sans rides des ethnologues. Celle spiritualisée à outrance de la Négritude. Celle de [s]es amis révolutionnaires, souffrante et opprimée. Celle de Sékou Touré et de sa clique, proie juteuse à dépecer. (Op. cit., p. 125)

Son best-seller, Ségou, narre l’épopée d’un royaume bambara « bâti sur la trahison« . Les rapports de force entre Bambaras, Bozos, Peuls, Toucouleurs, Yorubas et Arabo-berbères d’une part, musulmans, chrétiens et « fétichistes » d’autre part, font apparaître, jusqu’à l’arrivée finale des troupes coloniales françaises, comme un engrenage de destructions, de pactes et d’assujettissements : Ce n’étaient pas seulement les frontières du royaume que les Toucouleurs avaient fait disparaître. C’était ces mille liens invisibles qui font qu’un peuple est un peuple et non pas seulement une addition d’hommes qu’ils avaient déchirés. Et, à présent, autour de quoi se referait l’unité ? (Maryse Condé, Ségou, La Terre en miettes, Éditions Robert Laffont, 1985, p. 307)

Contrairement à ce que peut laisser penser la Nouvelle Académie, les « ravages du colonialisme » ne s’opposent pas, chez Condé, à un âge d’or précolonial. De surcroît, les impérialismes africains y sont décrits d’une manière assez proche du colonialisme. L’esprit de clan, la soif de pouvoir et de possession, la conversion et le travail forcés, le mépris des différences, l’hypocrisie, dans ces formes d’asservissement de l’homme par l’homme, se répètent et semblent liés :

Nous sommes entrés dans un monde où seules comptent les armes. Les Français en ont à vendre. Les Bambaras en veulent pour lutter contre les Toucouleurs. Amadou en veut pour écraser les dernières velléités de révolte des Bambaras. […] Personne n’ose brusquer des fournisseurs d’armes ! (Op. cit., p. 320)

Se pose alors la question d’une cohésion entre des peuples opposés de façon injuste :On était un. Un. Des esprits pointilleux allaient plus loin et jetaient les bases d’une autre hérésie. N’était-on pas un, un avec les Blancs eux-mêmes, les Français que l’on entendait combattre ? Et, du coup, toutes les luttes entre les hommes n’étaient-elles pas fratricides ? (Op. cit., p. 385)

Dans la mouvance postcoloniale de Frantz Fanon et d’Edward Said, Maryse Condé tend donc à rapprocher masques blancs et noirs, occidentaux et orientaux, comme autant de constructions idéologiques. La Nouvelle Académie gomme cet aspect, et oppose une Afrique subissant ravages et chaos à une Europe qui s’efforcerait de les maîtriser, décernant tout à la fois les blâmes et les récompenses. Limiter la colonisation à l’expansion européenne, n’est-ce pas aussi alimenter le mythe de l’Occident au centre de la planète, dont il aurait la responsabilité exclusive, le devoir d’ingérence n’allant pas sans quelques bénéfices plus ou moins assumés ? L’auteure de Ségou mérite en tout cas un hommage moins réducteur.

E. M.

Professeur de Lettres, pour ADN

Entretien exclusif avec Dr Racky Ka-Sy.Le racisme anti-noir: la noirophobie n’est pas seulement sociale, elle est aussi structurelle.

Les actes racistes et « noirophobes » sont devenus monnaie courante. Ils ont causé la mort du jeune docteur Guinéen, Mamoudou BARRY, le 20 juillet dernier à Rouen. Cet énième acte de violence n’est en réalité que l’expression visible d’un rejet à la fois institutionnel et social dont nombre de Noirs sont victimes. Pour comprendre les ressorts de ce fléau, ADN est allée à la rencontre de Mme Racky Ka-Sy, docteure en psychologie sociale et formatrice dans la lutte contre les discriminations.

 


ADN : Dr Racky KA-SY, depuis quelques années nous assistons à une recrudescence d’actes de violence extrême (notamment policière, aux Etats-Unis, en France, mais pas seulement, ces actes proviennent aussi de groupes ou d’individus) teintés de racisme, en vers les Noirs. Comment comprendre cela?

 

RKS : Je dirais que depuis quelques années nous assistons à une visibilité plus accrue de ces actes car en réalité, je pense qu’ils ont toujours existé. Vous citez la violence policière envers les Noirs aux États-Unis. Depuis la période de l’esclavage puis de la ségrégation, les violences envers les Noirs n’ont jamais cessé. En France, il est un peu plus difficile de se prononcer étant donné que nous n’avons pas de statistiques ethniques. Mais nous reconnaissons une forme de xénophobie qui touche toutes les ethnies. Rappelez-vous de la « marche des beurs » (marche pour l’égalité et contre le racisme) en 1983, à l’initiative de Toumi Djaïdja. Elle a été faite suite au meurtre de 5 maghrébins cette année-là pour des motifs racistes. Sans compter ceux qui précédaient, il était temps de dire stop.

On a l’impression d’avancer à petits pas, puis la fois d’après d’en reculer de 10. En 1998 nous étions tous galvanisés par la France Black-Blanc-Beur à l’occasion de la victoire au mondial de football qui a eu lieu en France, mais cela n’a pas empêché la mort de Ziyed et Bouna, les émeutes de 2005, l’affaire Adama Traoré en 2016, Théo et bien d’autres. Avec la nouvelle technologie, les informations circulent de plus en plus vite. Nous sommes également de plus en plus conscients de ces questions-là et nous y faisons attention, c’est ce qui crée l’illusion que ces actes sont plus fréquents mais en réalité, ils ont toujours existé.

 

ADN : Dans un article récent vous évoquiez la pression due aux stéréotypes, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Oui alors il s’agit de l’effet de « menace du stéréotype », théorie sur laquelle j’ai travaillé dans ma thèse de Doctorat. Claude Steele et Joshua Aronson, les deux chercheurs en psychologie à l’origine du concept en 1995, le définissent de la manière suivante : il s’agit de la peur que ressent un individu lorsqu’il risque de confirmer, par sa performance ou son comportement, le stéréotype négatif associé à son groupe. Le problème c’est que cette pression supplémentaire peut nous amener à involontairement confirmer le stéréotype (l’idée reçue). Par exemple, on associe aux Noirs des stéréotypes comme « pas intelligents », « toujours en retard » ; « sentent mauvais », etc. Si je dois passer un test important où l’intelligence est primordiale, je vais me mettre la pression et me dire « il faut que j’y arrive absolument sinon ils vont penser que je ne suis pas intelligente ». Mais je vais tellement me mettre la pression que je vais stresser et finalement rater mon examen et donc confirmer l’idée que les autres avaient de moi : je ne suis pas intelligente. Donc, comme je sais que l’autre me perçoit d’abord comme Noire, je vais modifier mon comportement au quotidien et donc par exemple, je vais tout faire pour arriver à l’heure à mes rendez-vous. Sinon on va dire que, comme je suis noire, c’est normal que je sois en retard ; je vais tâcher de sentir bon car ils pensent que je sens mauvais ; je vais parler doucement même si je suis énervée car ils pensent que je suis sauvage et que je ne sais pas me comporter correctement, ainsi de suite.

En réalité, cette théorie montre juste que les stéréotypes peuvent avoir un impact négatif sur nos vies au quotidien. Cela peut toucher tout le monde à partir du moment où des stéréotypes négatifs sont associés à notre groupe (idem pour les femmes, les personnes âgées, les personnes handicapées, etc.).

 

ADN : Cela est-il en lien avec la violence institutionnelle subie par nombre de Noirs, notamment en France. De quoi est-il question concrètement ?

La différence entre la menace du stéréotype et le racisme ou les discriminations, c’est le point de vue. Quand on parle de racisme ou de discriminations ou même de racisme institutionnel, on parle du point de vue du percevant (ex : les Blancs) envers une cible (ex : les Noirs). Mais quand on parle de « menace du stéréotype », on se situe du point de vue de la cible (ex : les Noirs) sur elle-même. En fait, les gens connaissent les stéréotypes/les idées reçues que les autres ont sur leur groupe, donc cela suffit à les influencer même sans la présence de l’autre.

En ce qui concerne le racisme institutionnel en soi, je pense que ce n’est pas une chimère. Il s’agirait du racisme qui existe dans nos institutions. Reni Eddo-Lodge préfère le terme « structurel » que « institutionnel » car pour elle, le racisme dépasse les frontières de nos institutions.

Elle dit, je cite : « Le racisme structurel, ce sont des dizaines, des centaines, voire des milliers d’individus animés des mêmes préjugés qui se réunissent et agissent en conséquence. Le racisme structurel, c’est une culture organisationnelle blanche, impénétrable, créée par ces mêmes individus ; quiconque ne s’inscrit pas dans cette culture doit, au choix, s’adapter ou s’attendre à échouer. Le racisme structurel est souvent le seul moyen de désigner ce qui est imperceptible : les froncements de sourcils silencieux, les préjugés implicites, les jugements à l’emporte-pièce, sans fondement réel, sur la compétence d’une personne » (p. 87)[1].

Je suis assez d’accord avec elle. Les institutions sont faites d’individus. La société en elle-même est faite d’individus, majoritairement Blancs en ce qui concerne la France, et qui sont imprégnés d’une manière ou d’une autre de stéréotypes racistes hérités de faits historiques. Donc à tous les niveaux, du guichetier de La Poste au patron du CAC40, on peut trouver des gens qui vont exprimer (consciemment ou non) des attitudes racistes. Et pour évoluer dans ce type de société, on se met la pression et on anticipe.

Un événement récent illustre parfaitement cet exemple de racisme institutionnel : il s’agit du cas de Akim Oualhaci, doctorant en sciences sociales qui a été déclassé 3 années de suite au concours du CNRS. Alors qu’il a toujours été parmi les premiers dans la liste des admissibles à la suite d’épreuves écrites, il a été, 3 fois de suite, déclassé (c’est-à-dire classé parmi les derniers ou complètement supprimé de la liste des admis), sans aucune explication.

Dans un document consultable sur le site de Médiapart, l’on peut voir deux liste : (1) la liste des admissibles après l’épreuve écrite où Akim Oualhaci est classé 4e sur 10 candidats et (2) la liste des admis au concours où l’on retrouve 9 noms, les 5 premiers admis, les 4 derniers placés sur liste complémentaires et bien sûr l’absence pure et simple du nom de M. Oualhaci. La discrimination (raciale) est clairement flagrante ici car rien ne justifie sa mise à l’écart, ses travaux étant extrêmes pertinents pour le poste.

 

ADN : Certains médias, hommes/femmes politiques reprochent aux communautés noires d’essentialiser le racisme et toujours, de se poser en victimes. Est-ce objectivement le cas?

RKS : Je ne peux pas dire si c’est objectivement le cas à chaque fois car il faudrait connaître les cas. Mais il y a deux choses : (1) Effectivement, les Noirs sont victimes de racisme et de discriminations, c’est indéniable. Même si on n’a pas de statistiques ethniques en France, beaucoup d’études et de testings le montrent ; (2) les personnes victimes de racisme et de discriminations, à force d’être confrontées à ce type de situations, deviennent hyper vigilantes et ont tendance à tout interpréter sous le prisme du racisme. Cela peut ne pas être le cas. Donc pour moi ce n’est pas de l’exagération. Chacun vit les choses selon son ressenti et il faut respecter cela.

Aussi, les questions de racisme et de discriminations mettent les gens mal à l’aise. C’est un peu tabou d’en parler. Disons qu’il y a des moments où l’on en parlera beaucoup (comme pour l’affaire des quotas pour l’équipe de France de football) et à d’autres moments, on n’en parlera plus. Sauf que les gens vivent ces injustices tous les jours, même si les médias n’en parlent pas. Ceux qui ne sont pas concernés ont du mal à se mettre à notre place et à imaginer ce que cela doit être de se faire contrôler à tous les coins de rue, de subir des insultes ou juste des soupirs. Ils ne le vivent pas au quotidien, donc forcément pour eux, c’est de l’exagération. Personnellement, je ne le pense pas.

 

ADN : Le meurtre du Dr Mamoudou Barry a suscité une vague d’indignations et de mobilisations. Certaines organisations ou individus ont même appelé à boycotter les produits commercialisés des communautés dont est issu le présumé auteur du meurtre. Est-ce le début d’une réelle prise de conscience de la communauté noire, notamment de son poids économique ? Une transposition sur d’autres secteurs est-elle envisageable? Notamment politique (poids électoral) ?

RKS : Cet événement est extrêmement tragique et je tiens à témoigner mon soutien à la famille du Dr. Mamoudou Barry. Encore une fois, on a l’illustration que les Noirs sont perçus d’une manière négative, quels qu’ils soient, quel que soit leur niveau social. Je ne sais pas si le fait de boycotter les produits venant du pays de l’individu impliqué aura une quelconque conséquence.

La prise de conscience du poids économique des Noirs date de bien avant selon mes observations. Je travaille sur le sujet (des Noirs de France) depuis 9 ans et pour moi, la prise de conscience date d’il y a 5/6 ans environ au grand maximum. Du moins, sa communication. Car en réalité, il a toujours existé des gens plus conscients que d’autres. Si vous parlez des mouvements « Buy Black » ou « For Us by us », ils ont une utilité bien sûr, celle de renforcer le pouvoir économique des Noirs. Certes, ces mouvements sont nés aux USA mais existent aussi ici. Je cite en exemple la plateforme Afrikrea qui cartonne.

Bien que la situation sociale soit différente ici, je pense quand même que l’action sur le pouvoir d’achat est importante. On ne voit pas la couleur des riches n’est-ce pas ? Car à un certain moment, quand vous comptez économiquement, on s’en fiche de votre couleur. Quand vous n’avez aucun poids économique, on se permet plein de choses notamment la condescendance et le racisme. Que disent les théories racistes ? Qu’il y a une hiérarchie des « races », que les Blancs sont supérieurs aux autres et que les Noirs sont en bas de l’échelle. Intellectuellement, socialement et économiquement. Donc pour moi, agir sur l’économique, c’est une très bonne idée.

La politique est un autre levier de pression également. Les acteurs politiques travaillent leurs discours en fonction des populations qu’ils veulent séduire. Et pourquoi ils veulent les séduire ? Car ils savent que ces gens-là se déplacent et votent. Comment pensez-vous que Marine Le Pen est arrivée au second tour de la présidentielle pour la 2e fois. Certes, il y a l’abstention, mais pas uniquement. Ses partisans sont partis voter. Si personne n’essaye de nous séduire c’est par que nous n’avons aucun poids politique, nous ne votons pas. Le fait que nous soyons minoritaires sociologiquement y est aussi peut être pour quelque chose, mais nous ne votons pas et nous ne pesons pas économiquement. Alors oui, s’il y a des idées pour mobiliser politiquement les personnes noires (entre autres), non seulement pour voter mais aussi pour se structurer, pour qu’un jour il y ait plus de députés noirs ou issus de la diversité, alors ce serait une très bonne idée.

 

ADN : Dr Ka-Sy, vous êtes aussi formatrice dans la lutte contre les discriminations, actuellement quels sont les moyens les plus efficaces que peuvent mobiliser ceux qui subissent le racisme pour s’en défendre ?

RKS : Oui je suis également formatrice et je vois quels dégâts peut faire le racisme institutionnel. J’interviens pour des agents de collectivités locales et entreprises et donc je me rends compte qu’il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté-là. Les victimes de racisme peuvent mobiliser des moyens surtout juridiques ou des outils mis en place par les mairies. Par exemple, la Mairie de Paris a mis en place un service de médiation. En réalité, ce qui bloque c’est au niveau hiérarchique. Quand la victime va essayer d’en parler avec son supérieur, celui-ci va essayer de faire le moins de bruit possible, essayer de gérer (bien ou mal), non pas dans l’intérêt de la victime, mais dans l’intérêt de la collectivité. Étouffer l’affaire pour ne pas ternir l’image de la collectivité. Mais la discrimination est un délit, il y a des lois alors il faut agir juridiquement.

Les gens se sentent très seuls dans ce combat au quotidien. Je pense aussi que le fait d’en parler peut désamorcer les choses : directement aux collègues, au supérieur hiérarchique. Facile à dire, mais le mieux est de ne pas se taire. Car sinon, les comportements continuent de se reproduire. Mais je constate aussi que ce n’est pas tout le monde qui peut le faire. Il faut être fort mentalement pour oser affronter l’autre. L’agresseur/le raciste peut simplement nier et il aura l’appui des gens qui pensent que nous exagérons. Nous non plus n’avons pas envie de faire de vagues. Il faut avoir confiance en soi et croire en ses valeurs, être convaincu de l’antiracisme afin d’en parler aux personnes concernées ; rester consistant et ne pas se laisser impressionner ; savoir s’entourer et utiliser tous les rouages institutionnels, car malgré tout, nous sommes dans un pays de droits et devant la Loi, nous sommes tous égaux.

 

ADN: Dr Ka-Sy, le mot de la fin ?

RKS : Je suis heureuse de constater que malgré tout, les initiatives se multiplient pour reprendre confiance et se structurer. Quand je vois des médias comme ADN, NOFI, ByUs Média etc. voir le jour, quand je vois des associations ou des initiatives comme AfroFem, Black Network, des groupes facebook comme Black Finest ou encore Black Business Support, ça me fait très plaisir. Les choses sont en train de changer et j’encourage chaque personne qui a envie de s’investir à son niveau, dans son domaine, de le faire. Car comme dit l’adage, seul on a plus vite mais ensemble on va plus loin.

Entretien, la rédaction pour ADN

 

 

[1] Reni EDDO-LODGE, Le racisme est un problème de Blancs. Éditions Autrement (2018).

SORO Péhah Jacques, « Le peintre de l’âme africaine »

   « Mon doigt malade fait des merveilles″


Originaire de Korhogo (Côte d’Ivoire), Pehah Jacques Soro peint depuis l’âge de huit ans. Panafricain convaincu, il s’est donné pour mission de promouvoir la culture africaine à travers son art. Toutes ses créations en sont totalement imprégnées. Spécialisé dans l’art contemporain, ses œuvres (tableau, toile) sont un mélange de couleurs chatoyantes, mais surtout issues de plusieurs matières (poterie, argile, céramique, bois, pierre…). L’expression  de ses personnages  font de ses peintures un véritable chef-d’œuvre tant  par leurs impressions, que par les thématiques auxquelles ils font allusion.

SORO Péhah Jacques est né le 10 Mars 1988 à KORHOGO ville située dans le nord de la Côte d’Ivoire. Benjamin, il est le quatrième garçon d’une famille de cinq enfants. Il a appris à lire, à écrire et à dessiner au CENTRE D’EVEIL de KORHOGO.

La crise politique qui   éclate au lendemain  du coup d’Etat du 19 Septembre 2002, contraint Péhah Jacques Soro comme beaucoup de jeunes gens à suspendre les cours de 2003 à 2006. Il mettra ce temps à profit de l’art au Centre Artistique de Korhogo où il sort major de sa promotion, sanctionné d’un diplôme d’étude artistique.

Il reprit l’école en novembre 2006 en classe de 5ème au COLLEGE CATHOLIQUE MARCELLIN CHAMPAGNAT de KORHOGO. Il passa avec brio l’examen du BEPC en classe de 4ème, puis décida de  passer le concours d’entrée au Lycée Artistique d’Abidjan, où il fit la connaissance de plusieurs maîtres de la peinture ivoirienne. De la 2nde jusqu’au Baccalauréat, il termina major de sa promotion. Mais encore une fois, du fait de la crise post-électorale que connait la Côte d’Ivoire à l’époque (2011),  le jeune prodige, ne put  profiter d’une bourse d’étude à l’étranger.

 

 

 

 

 

 

 

Diplômé d’une LICENCE aux beaux arts d’Abidjan, d’un MASTER PRO 2 et d’un CAPEAS,  Péhah Jacques enseigne à présent au lycée d’enseignement Artistique d’abidjan. Les œuvres de Péhah Jacques Soro s’inspirent essentiellement de l’art africain. Celui dont certains qualifient désormais « le peintre de l’âme africaine » se veut non seulement être le porte-voix des causes des opprimés  mais aussi l’artisan qui redore l’image de l’Afrique à travers « la voix de son pinceau ».

                            

https://www.youtube.com/watch?v=H4SpElR-5uI&feature=youtu.be

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Art virtuel, le portrait du mois, pour ADN

 

 

 

AP, Présidentielles juin 2019 en Mauritanie:scrutin de tous les enjeux ?

Alea jacta est! À la veille du scrutin en vue des présidentielles 2019 en Mauritanie, les dés semblent déjà jetés. Le régime politico-militaire en place depuis 1978 est critiqué pour le simulacre de démocratie qu’il incarne. Ainsi, le moins avisé des observateurs sait d’emblée lequel des candidats remportera haut la main ce scrutin.

Pourtant, la ferveur suscitée par ces élections a atteint son paroxysme dans le pays « au million de poètes ». L’effervescence paroxystique qui précède ce scrutin, bien qu’il n’y ait aucun suspense concernant le vainqueur, montre que cette période est l’occasion de vastes campagnes d’information, de dénonciation et de renégociation, en particulier pour les partis d’opposition. En effet, si elles n’ont pas d’impact sur les élections proprement dites, elles permettent aussi un certain dialogue social et un façonnement de l’opinion.

Aussi nombre de citoyens désireux d’alternance ont souhaité que les partis de l’opposition se débarrassent de leurs divisions historiques et des « égos » qui les dominent. Ils prônent une opposition unifiée autour d’un changement radical, qui serait un changement de régime, et qui serait fondé sur un « pacte national et républicain ».

Afrique Présidentielle, votre émission politique reçoit dans ce contexte électoral, un représentant de la majorité, Issa Diawara MANSEGA, député de la diaspora mauritanienne de l’Europe et président de la section du parti Union pour la République (UPR), parti au pouvoir et Bocar Omar BA, secrétaire national chargé de la diaspora du parti politique AJDMR, membre de la coalition « vivre ensemble » (CVE) qui porte la candidature de l’opposant Kane Hamidou Baba. Il est question dans ce débat du bilan du président sortant, Mohamed Ould Abdel AZIZ, des enjeux électoraux et des programmes des différents candidats.

Gueye Cheikh Tijani

Co-fondateur ADN

Ce que le racisme d’Etat et les discriminations font à la politique mauritanienne

Carte Mauritanie

Le racisme d’Etat, les exclusions normalisées et les pratiques politiques décadentes ont rendu possible une chose vis-à-vis de laquelle nombre de Mauritaniens avaient jusqu’à présent une aversion sans borne : la communautarisation de l’espace et des engagements politiques. Si cette créature hideuse, dont nous ne connaissons que trop bien la puissance de destruction, est à combattre dans les espaces publics et dans l’intimité des familles, il convient pourtant, pour nous qui vivons un moment exceptionnel de re-mobilisation politique généralisée, de ne point ranger les candidatures de Biram Dah et de Kane Hamidou Baba dans la rubrique de ces communautarismes (harratine, peule, soninké, wolof…) néfastes à décapiter. Au contraire, celles-ci doivent être prises pour ce qu’elles sont : des candidatures de combat, de visibilité sociale, politique et culturelle. Il s’agit, dans une République qui ne soucie guère de justice sociale au sens large, d’une nécessaire étape dans la « lutte pour la reconnaissance » de catégories discriminées. C’est l’une des manières pour des populations symboliquement et réellement infériorisées d’opposer un refus collectif face aux injustices, aux exclusions, vexations et humiliations.

Les moments Taya et Aziz, en sus d’avoir été  médiocres, violents et attentatoires aux droits élémentaires de fractions importantes de gouvernés, (persécutions et massacres des années 1980-90, complicité /complaisance à l’égard de l’esclavage, recensements et exclusions des années 2010, ostracisation de langues nationales, arabisation aveugle de l’administration et de l’enseignement, spoliations des terres, etc.) ont durablement installé dans les esprits la méfiance du « même envers le même », celle du Mauritanien envers son double. Ce rapport biaisé à l’autre, les sultans et courtisans du haut en ont fait une arme, privatisant le pouvoir, le jeu politique, et donnant, au travers de candidatures ritualisées soutenues par une partie de leur communauté d’extraction, un corps réel à la méfiance et au repli communautaire. Il n’est donc pas inutile, pour enrayer ces manières de faire, éteindre ce feu qui consume tout, d’allumer des contre-feux, introduire des « candidatures miroirs » qui répondent à d’autres imposées depuis des années par des autocrates, embourgeoisés et issus des mêmes milieux. Ces candidatures miroirs, comme celles de Biram Dah et Kane Hamidou Baba, remplissent au moins deux fonctions : rendre présents ceux qui ont été rendus invisibles par des politiques racistes et discriminatoires, et pour les tenants du bégaiement stérile de la vie politique mauritanienne, révéler l’absurdité et l’iniquité d’une conception sectaire et étriquée de la politique. Cette démarche, dans notre entendement, ne pourrait être que provisoire, une transition vers la formation d’une société plus égalitaire, plus soucieuse du bonheur collectif de ses membres.

Ces « candidatures-exaltations » de groupes, au sens positif, en même temps qu’elles feraient œuvre d’instruction publique, pousseraient la logique des oppositions politiques jouant sur les sensibilités communautaires jusqu’à leurs limites, afin d’exposer au grand jour le vrai visage d’une société balkanisée. Si la Mauritanie, avec son statut de République islamique, est encore incapable d’ériger l’unité, la justice, l’égalité, la solidarité et la fraternité en valeurs cardinales, il faut donc aux Mauritaniens la possibilité d’envisager le franchissement des limites de l’acceptable pour perturber temporairement la relation politique. Au demeurant, ces limites ont depuis longtemps été franchies par une élite qui, abandonnant toute raison, a radicalisé les positions et naturalisé le fait que la gestion des affaires de la cité revenait de droit à quelques-uns au sein d’une communauté spécifique. Comment, dans ce cas, condamner la naissance de formations politiques majoritairement composées d’afro-Mauritaniens mais également l’émergence de candidats qui portent les revendications légitimes de groupes étouffés ?

Sidi N’Diaye,

Politiste, pour ADN

 

Afrique Présidentielle, Ed1, n°3. Mauritanie 2019.

Les mauritaniens sont appelés à choisir un nouveau président de la république le 22 juin 2019.
Cette élection qui semble être la plus ouverte -avec un corps électoral de plus de 1.500 000 électeurs- depuis le processus de démocratisation débuté dans les années 1990 verra la participation de 6 candidats.
La gauche dite progressiste y prendra part avec la candidature du Dr Mohamed Ould Maouloud de l’UFP portée par la Coalition des Forces du Changement Démocratique.
M. Baba Marega, cadre du parti de l’Union des Forces de Progrès revient dans cet entretien sur les enjeux de cette élection dans votre émission Afrique Présidentielles.
Quelle chance pour l’opposition de remporter cette élection ?
Quelle est l’offre politique alternative qu’elle propose à la société mauritanienne ? Telles sont les questions auxquelles répondra M. Marega.

Cette élection présidentielle à laquelle ne prendra pas part le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz verra la participation entre autres, du député Biram Dah Abeid, du Dr Mohamed Ould Maouloud, de Sidi Mohamed Ould Boubacar, de Kane Hamidou Baba et de Mohamed Lemine El wavi.
Le camp du gouvernement sortant sera représenté par l’ancien chef d’état major de l’armée et ami du président sortant Mohamed Ould Ghazouani. Même si ce dernier est considéré par certains observateurs comme le favori de cette présidentielle, son élection ne risque pas d’être si simple qu’on pourrait le croire.

Crise malienne : Du problème touareg au problème peul.

ADN vous propose une série d’articles concernant la crise malienne. Nous vous livrons à travers ce dossier, une analyse objective d’une crise, qui si rien n’est fait, risque d’embraser   toute la région Ouest-africaine.

On connaît la crise malienne qui a débuté en 2012 pour un prétendu problème touareg largement  relayé par la presse internationale. La rébellion touarèg du MNLA  (Mouvement National de Libération de l’Azawad) fut en réalité une simple couverture pour ce qui s’avérera être  Aqmi ( Al Qaida au Maghreb Islamique).

Le MNLA, AQMI, une classe politique malienne passée maître dans la cupidité, voilà le cocktail explosif qui semblait avoir mené le Mali au bord de l’implosion. Sauf que celle-ci n’a pas été aussi facile car les Touaregs sont minoritaires au nord du pays, où ils cohabitent avec une mosaïque de groupes ethniques et populations comme les Arabes, les Peuls, les Songhays, les Bambaras, les Maures, les Soninkés, etc. Aussi, le problème touareg au Mali ne s’est pas étendu aux autres pays (cf.tableau 1 ) où l’on retrouve cette ethnie.

Pays

Niger Mali Libye Algérie Burkina Faso Total
Population touareg 2 000 000

500 000

250 000 70 000 50 000

2870000

Tableau 1 : Répartition géographique des Touaregs : Ces chiffres sont souvent minimalistes du fait de l’absence de données actualisées

Le problème touareg

La thèse du malaise touareg n’a pas tenu longtemps face aux réalités du terrain. Le MNLA fut d’abord complètement mis hors-jeu par AQMI et le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest ) avant l’intervention militaire française. Après l’opération Serval qui remit encore le MNLA au centre du jeu, une autre réalité est venue mettre à mal la thèse du malaise duquel le MNLA tire toute sa légitimité. Il s’agit de la rivalité inter-touareg qui divise cette ethnie entre séparatistes et loyalistes.

En effet, en y regardant de plus près, le MNLA présenté à la face du monde, par les médias occidentaux notamment, comme le produit de la marginalisation des populations touareg est en réalité porté par une seule frange des Touaregs: la tribu des Ifoghas. Ces derniers sont les dits « nobles » de la société touareg et sont minoritaires au regard des Imghads, plus nombreux et opposés à toute forme de séparatisme. L’ancien ambassadeur de France au Mali, Nicolas Normand, a décrit cette réalité en ces termes : « Les Imghad – ce tiers-état -, était pro-Bamako, pour résister au pouvoir féodal de la noblesse Ifoghas, qui elle, était séparatiste en bonne partie pour pouvoir résister elle-même à la démocratisation, au pouvoir du nombre et au pouvoir de l’égalité de statut entre les nobles et le tiers-état. Donc je pense que la rébellion touarègue était, avant tout, une défense de privilèges féodaux d’une minorité de Touaregs, dans la région de Kidal.». Cet antagonisme est apparu au grand jour quand après,  l’échec de la tentative de reprise de  la ville  Kidal par l’armée malienne, le 21 Mai 2014, les Imghads ont créé quelques mois plus tard, le GATIA (Groupe Autodéfense Touareg Imghad et Alliés). Le GATIA est dirigé sur le terrain par un touareg imghad et général de l’armée malienne: Hadj Gamou.

Général Hadj Gamou et ses hommes du GATIA

Le jour de l’officialisation de la création de ce mouvement, son secrétaire-général, Fahad Ag Agmahmoud, s’est exprimé en ces termes :  « Nous venons de créer le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) pour défendre les intérêts de notre communauté dans le nord du Mali, notamment contre le MNLA. Nous sommes pour le processus de paix, nous reconnaissons l’intégrité territoriale du Mali, et nous ne réclamons pas d’autonomie. Nous voulons travailler avec le gouvernement malien pour amener la stabilité du pays ».

Dans un article de Jeune Afrique datant du 25/04/19 , Ibrahim Maïga, chercheur à l’Institut d’études en sécurité (ISS) tenait les propos suivants sur le MNLA: <<C’était une rébellion armée composée en majorité par des individus appartenant à la communauté touarègue. Mais dans les faits, ce n’était pas une « rébellion touarègue car de nombreux Touareg ne soutenaient pas le mouvement et la société touarègue est traversée par d’importantes lignes de fractures. >>

Dans les affrontements qui ont opposé le MNLA et le GATIA, le rapport de force était tellement en défaveur du MNLA  que celui-ci aurait disparu si la communauté internationale n’avait pas, sous diverses formes, maintenue cette rébellion séparatiste en vie. Depuis 2014, l’armé malienne ayant abandonné de nombreuses zones du nord-Mali, la plupart des combats ont opposé les Touaregs du GATIA à ceux du MNLA. Ainsi, le GATIA a complètement compromis le « bon déroulement » du projet de dislocation du Mali à partir du prétendu malaise touareg.   L’enlisement du projet de balkanisation du Mali à partir du problème touareg, que le premier ministre nigérien Mouhamed BAZOUM  a qualifié « de faux problème touarèg », va donner naissance à un nouveau problème : « le problème peul ». La transition entre ces deux problèmes fut aussi rapide que spectaculaire, et il serait naïf de croire à un simple hasard. Ainsi, le vocable « Nord-Mali » auquel les médias occidentaux nous ont habitué  avec l’insurrection touareg, a peu à peu laissé place à un nouveau vocable : « le Centre du Mali ».

Le problème touareg s’est mué en problème peul : comme par hasard !

Nos lecteurs qui suivent l’actualité internationale remarquent que depuis peu on n’entend plus parler, ou en tout cas très peu, du « problème touareg ». Ce dernier semble être supplanté par le « problème peul ».

En effet, les Peuls présentent une  similitude troublante avec les Touaregs : il s’agit d’une ethnie transfrontalière. Autrement dit, ils sont  repartis  entre plusieurs pays africains (cf. tableau 2). Mais, deux choses les distinguent des Touaregs:

Ils sont plus nombreux, au moins 35 millions de personnes

Ils présentent de nombreux brassages avec d’autres groupes ethniques.

Ces deux caractéristiques font qu’un problème peul est très inflammable à l’échelle de toute l’Afrique de l’Ouest et du Centre au vu de leur présence dans des pays d’Afrique centrale comme le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique. Partout, ils se sont mélangés aux Mandingues, aux Dogons, aux Haoussas, Mossis…  au point de donner naissance à de nombreuses ethnies hybrides. Ainsi, ces ethnies comme les diakhankés, Khassonkés, Silmimossés, etc. portant souvent des noms peuls mais de langue et culture mandingue ou mossis rendront un conflit généralisé encore plus inextricable.

Pays/Population Peul Nigeria

16 800 000

Guinée

4 200 000

Sénégal

3 452 000

Mali

3 000 000

Cameroun

2 900 000

Niger

1 620 500

Pays/Population Peul Burkina Faso

1 200 200

Tchad

580 000

Gambie

324 000

Guinée-Bissau

320 000

Sierra Leone

310 000

Total

34. 706.700

Tableau 2: Répartition géographique des peuls en Afrique. Ces chiffres sont minimalistes du fait de l’absence de données actualisées et la liste des pays est non exhaustive.

Des affrontements sporadiques ont opposé les Peuls à diverses communautés bambaras et dogons  depuis 2 ans. Mais, la violence a augmenté en intensité ce 1er Janvier 2019 où un village peul fut attaqué , faisant 37 morts. 3 mois plus tard, c’est plus de 160 Peuls qui furent assassinés dans le village malien d’Ogassougou par des hommes armés  déguisés en chasseurs dogons. Contrairement au problème dit « touareg » qui ne s’est pas propagé au Niger ou en Algérie, le « problème peul » s’est rapidement étendu au Burkina Faso, pays voisin du Mali. Ainsi, le 1er Janvier 2019, 49 Peuls furent tués à Yirgou, au centre-nord du Burkina Faso. Entre le 31 Mars et le 2 Avril 2019, toujours au Burkina Faso, des représailles faisant suite à une attaque terroriste ont fait 60 victimes. Les Peuls furent accusés de complicités avec les terroristes.

Mais, pour comprendre cette nouvelle crise dite « peule » il faut d’abord comprendre ce qu’on appelle le Centre du Mali. Cette compréhension sous-tendra la compréhension des tenants et aboutissants de cette nouvelle crise qui risque de s’étendre à toute l’Afrique de l’Ouest du fait de la présence peule dans tous ces pays. Dans notre second article nous aborderons la crise dite du « centre du Mali ».

Diallo Mamadou,

La plume d’Ishango, pour ADN

 

Le portrait de Sandra Tshiyombo. Un rêve éveillé !

Sandra Tshiyombo

Une enfance plutôt ordinaire 

Extravertie, bavarde, Sandra Tshiyombo aime les voyages et les jeux de « garçons » : boxe, jeux vidéos, petites voitures, baby-foot… Mais attention, elle tient également à ses poupées ! Venant d’une famille passionnée de football, elle aime le sport. D’ailleurs, sa mère rêvait de la voir prendre la relève de la patineuse Surya Bonaly. « Le patinage c’est super. Tu participeras aux Jeux Olympiques. » No way ! Au final, Sandra finit par faire du tennis. Voir les interviews de Nelson Monfort à Roland Garros, l’émission Télé foot, la ligue des champions, suscite sa curiosité. Son objectif professionnel à 12 ans : devenir hôtesse de l’air ou journaliste sportive.

Un parcours scolaire sans couac… ou presque !

Sandra suit un cursus sans encombre, de la maternelle au lycée. Elle assure l’essentiel au niveau des notes. Seule « ombre » au tableau : elle obtient son bac STT au rattrapage ! Entre le stress d’échouer et l’euphorie à l’annonce des résultats, pour rien au monde elle ne voudrait revivre cette période ! En 2005, elle intègre une célèbre école de communication, l’EFAP (l’EFJ en 2007). Elle en sort en 2009 avec un double diplômes, « journaliste » et « responsable de la communication ». C’est d’ailleurs à cette époque qu’elle nourrit son désir de création d’entreprise. Elle n’a pas d’idée concrète mais elle sait que ce sera dans les domaines de la communication et des médias.

Ses débuts dans la vie active

3 mois après sa remise de diplômes, elle débute sur une matinale 6/9, au sein d’une radio locale. Elle présente les informations et la météo. L’aventure tourne court mais elle rebondit rapidement. Elle intègre une agence de production de contenus et rédige des papiers sur différentes thématiques : automobile, art de vivre, immobilier, banque… (groupes BHV, Acheter louer, Hersant…). Mais ce qui lui plait, c’est d’être sur le terrain, faire des interviews pour les web tv des clients. L’aventure s’arrête après 10 mois car l’entreprise ferme ses portes.

Son premier amour, la télévision

Présentation du JT à Africa 24

Après quelques mois de recherches, elle débarque à la télévision. Elle devient rapidement l’une des présentatrices phares de la chaîne Africa 24. Elle présente les JT et diverses émissions. Lorsqu’elle n’est pas à l’antenne, elle réalise des sujets pour les autres programmes (écriture, montage, pose de voix). Elle y fait ses armes et développe une notoriété dans la communauté africaine de France et à l’étranger.

 

 

Présentation d’émissions de sport

Près de 4 ans après son arrivée, elle saisit une opportunité chez Canal+ international (antenne diffusée en Afrique francophone) : devenir journaliste sportive ! Présentation d’émissions de sport, tournages à l’étranger, rencontres avec des personnes qu’elle n’aurait sûrement jamais croisées ailleurs, événements sportifs (matchs internationaux, ligue des champions, Euro 2016)… l’expérience dure presque 3 saisons.

 

Interview avec le célèbre et l’international français, Zinedine Zidane
Tournage, (ligue des champions, Euro 2016)

 

 

 

 

 

 

 

 

Un modèle familial propice à l’entrepreneuriat

Après la naissance de son 1er enfant suivi d’un passage à vide professionnel, Sandra se consacre à son projet de création d’entreprise. Elle est soutenue par sa mère, infirmière de carrière et à la tête de sa société de services à la personne, depuis une dizaine d’années. Elle est le profil type de l’entrepreneure qui teste diverses activités, échoue mais se relève jusqu’à réussir ! Courant 2018, Sandra met son projet sur papier et entreprend des démarches pour suivre des formations via des organismes et la CCI de Versailles.

Création de l’Agence Rhema

Ateliers de media training

Souvent sollicitée pour présenter des événements ou assurer des exercices de prise de parole en public, Sandra Tshiyombo a choisi une date symbolique pour créer sa société : le 1er janvier 2019. Elle voulait un nom commercial qui ait du sens. « Rhema » est un mot grec qui signifie « tout son émis par la voix ayant un sens défini. » Ce terme a également un sens spirituel. Car un rhema a pour objectif d’impacter la vie des gens. C’est justement l’objectif de Sandra. Selon elle, nous avons tous un don et une mission sur terre. Son slogan : « Communiquer c’est bien, mais bien communiquer, c’est mieux ! » Ayant une aisance en présentation, elle propose ses services de journaliste – présentatrice média & event. À travers son discours, ses mots, son expérience, elle œuvre également pour vous permettre de gagner en confiance grâce à une meilleure aisance à l’oral. Les ateliers de media training qu’elle assure sont destinés aux cadres, dirigeants et professionnels du sport.

Pour la contacter

www.agence-rhema.com

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LFW,Ed3, n°4, focus sur la crise malienne!

Le Format du Web reçoit le fils de l’ancien président malien, Dr Dougoukolo Alpha Omar BA-KONARE pour évoquer la crise malienne à la suite du massacre du village d’Ogossagou. Dans une analyse clinique qui sort des sentiers battus, il nous livre une vision d’une situation complexe, où la responsabilité de l’Etat malien est plus que jamais engagée…

Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré est psychologue clinicien et chargé de cours en langues et sociétés peules à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) en France. Titulaire d’un  doctorat sur « Les fonctions de l’investissement religieux : étude d’une population musulmane malienne » à l’Université Paris Descartes (France) en 2013, il décide  de compléter son cursus  par un Master en études stratégiques et politiques de défense en 2017.

Spécialiste  du fait religieux,  de la psychologie interculturelle, et des problématiques identitaires, il  est auteur de plusieurs articles et intervient en tant qu’analyste dans  plusieurs structures.

Il  est également militant-associatif pour la  promotion des Droits des communautés autochtones, des minorités, notamment à l’Observatoire KISAL dont il est le président-fondateur.

Ngenndi,S2, n°2

Ngenndi reçoit Mimo Dia un des leaders du mouvement « YOALLAHSUUREN », initiateur de la marche du 30/03/2019 pour dénoncer le massacre d’Ogossagou qui a fait plus de 157 morts. Il revient notamment sur leur entrevue avec l’ambassadeur du Mali en France et les futures actions que leur mouvement prévoit de mettre en place pour prévenir de telles exactions.
…………………..Ngenndi……………………
Yeewtere men Ngenndi arti e mbismaade musitdo men gardindo fedde yo allah suur en hono Mimo Dia.